dimanche 19 décembre 2010

Pourquoi le fantastique ?

C'est une question qui m'a été posée à plusieurs reprises : pourquoi écrire du fantastique ? La réponse est simple : dans la mesure où le réel existe, pourquoi écrire à son propos ? Ne nous suffit-il pas d'ouvrir les yeux pour en consommer jusqu'à plus soif, du réel ? Pour moi, ce qui relève de la science-fiction (au sens figuré donné à cette expression), c'est de visionner des films du genre "social triste", comme je les nomme, narrant, par exemple, la trajectoire dramatique d'une famille malheureuse dans laquelle tous semblent rivaliser pour gagner la palme du plus désespéré...
Pourquoi ? Pourquoi reprendre encore de cette tristesse quotidienne dont la réalité n'est pourtant pas avare ? Vous allez me dire que, dans les histoires fantastiques, le malheur existe aussi : certes, mais il y cotoie la magie, porteuse d'espoir, cette force mystique emprunte de joie et de beauté qui vient donner du sens à la création.
Et puis, pour reprendre (approximativement) les mots de Tolkien, la finalité du fantastique n'est-elle pas d'amener le lecteur à poser un regard neuf sur le monde qui l'entoure, à voir dans les trésors de la nature la féerie qu'ils contiennent ? N'y a-t-il pas, dans le flamboiement d'un coucher de soleil ou dans le scintillement du givre sur une branche, matière à un émerveillement légitime ?

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