mercredi 11 novembre 2020

Faites entrer l'accusé...

 LES accusés, même, cette fois-ci, ceux qui sont coupables de crime envers la langue française. Ce matin, j'appelle à la barre un animateur de radio libre et un monsieur dans un reportage au journal de 13h.

Par anti-conformisme primaire, commençons par le second. C'était un reportage sur des robots, remplaçant les humains pendant l'épidémie de Covid-19. Le monsieur en question a cru bon de préciser que ses robots étaient "télécommandés à distance"... odieux pléonasme, bien sûr. Car "télécommandés" ne veut pas dire "commandés par la télé" (il est vrai que beaucoup de gens peuvent l'être mais, a priori, pas les robots justement), mais bien "commandés à distance". Comme dans "téléportation" : un "téléporteur" n'est en aucun cas un livreur de télés. Donc le "à distance" final, c'est comme dans l'ancienne pub pour le café Maxwell qualité filtre :  "ce n'est pas la peine d'en rajouteeeeer !".

Pour le premier, l'animateur radio (j'ai oublié laquelle) a employé plusieurs fois la tournure suivante : "Vous découvrez pour la première fois cet artiste.". Alors bon, c'est le principe même de la découverte, cher Monsieur : il est impossible de découvrir pour la seconde fois. Encore que, historiquement, on puisse trouver des exemples contraires. Si. Pour n'en citer qu'un, Christophe Colomb a "découvert" l'Amérique 500 ans après les Vikings... mais bon, en règle générale, on ne découvre qu'une fois. C'est comme cette tournure qu'on entend souvent pour les séries : "les nouveaux épisodes inédits", qui est un aberration totale. Un nouvel épisode est forcément inédit, par définition, sinon en quoi serait-il nouveau ?

Donc, je réclame la peine de mort pour ces deux personnes, par lapidation au Larousse (ou au Robert, au Bescherelle, selon les préférences de chacun).