samedi 18 janvier 2014

Comment marcher au pas...

Je vous ai retrouvé un petit bijou, dont Pierre Desproges avait fait un sketch sans même changer une virgule, tant l'ensemble est digne de la quatrième dimension. Il s'agit d'un texte de 1738, contenant des directives destinées à apprendre la marche au pas aux jeunes recrues et d'un ajout légèrement postérieur qui termine d'enfoncer un clou pourtant déjà bien enraciné. 
Je vous laisse apprécier^^

« La longueur du pas ordinaire est de 75 centimètres d'un talon à l'autre talon et la vitesse du pas sera de 76 pas par minute.
L'instructeur, voyant la recrue affermie dans la position, lui expliquera le principe et le mécanisme du pas, en se plaçant en face du soldat à sept pas de lui.
En meme temps qu'il expliquera le principe, l'instructeur exécutera lui-même lentement le pas.
L'instructeur dira premièrement : "en avant" et deuxièmement : "marche".
Au premier commandement, "en avant", le soldat portera le poids du corps sur la jambe droite.
Au second commandement, "marche", le soldat portera vivement mais sans secousse, le pied gauche en avant, à 75 centimètres du pied droit, le jarret tendu, la pointe du pied un peu baissée, et légèrement tournée en dehors.
Il portera en même temps le poids du corps en avant, et posera, sans frapper, le pied gauche à plat, exactement à la distance où il se trouve du pied droit, tout le poids du corps se portant sur le pied qui est déjà posé à terre.
Le soldat passera ensuite vivement, mais sans secousse, la jambe droite en avant, le pied passant près de la terre, et posera ce pied droit à la même distance et de la même manière qui vient d'être expliquée pour le pied gauche.
Le soldat continuera ainsi de suite, un pied après l'autre, sans que les jambes se croisent."

(Ordonnance sur l'exercice et les manoeuvres de l'infanterie, 1738 - toujours en vigueur)

"Le pied qui est en arrière, ne doit abandonner le contact avec le sol que lorsque celui qui est devant y a déjà pris appui. »

(Bulletin des Armées, "La marche sportive", 7 mars 1917)

 Et on s'étonne qu'il y ait des guerres, après ça...