samedi 3 mai 2014

Caisse Comanche ?

"Caisse Comanche ?" sera le titre de la suite de "Sioux Later", mon roman policier "fantastique et fantasque" paru au format kindle (plateforme amazon) en 2012. En voici en exclusivité un court extrait, histoire de "donner le ton" :)



La jeune femme triturait son gant de dentelle blanche comme si elle s’attendait à en faire couler des diamants. Elle avait les yeux hagards de ceux qui ont trop pleuré, de ceux qui n’ont pas réussi à obtenir gain de cause malgré tous leurs efforts.
            Elle semblait pourtant disposée à en faire, la mignonnette, des efforts : elle avait même tout l’attirail nécessaire, si l’on peut dire…
Un corps de top model dans un tailleur rétro…
Choc des mondes, des époques, claquement des paupières qui n’en croient pas leurs yeux : le galbe de ses seins paraissait livrer une lutte de chaque instant contre les boutons du corsage, dont la douloureuse tension se propageait aussitôt à l’entourage masculin.
Pourtant, face à elle, le visage d’Avril Jackson Tucker restait imperturbable.
« Vous allez croire que je suis folle. », lâcha-t-elle d’une voix mal assurée.
Avril soupira : « Je pense que vous avez frappé à la bonne porte, Mademoiselle… ?»
« Scade. Jessica Scade. »
           Assis dans l’angle de la pièce, je détaillai la môme des pieds à la tête (ces deux parties n’étant pas celles qui, je dois bien l’avouer, retinrent le plus mon attention) tandis qu’elle commençait son récit.
           « Je… je suis inquiète pour mon grand-père, Eugène Lafourme. Depuis quelques temps, il agit de façon très… étrange ! »
           « Vous pouvez préciser ? », l’encouragea l’Indien, conscient d’avoir une définition assez personnelle de ce terme.
          « Et bien… il se comporte comme un animal traqué, comme s’il était menacé ! Il se terre dans son chalet, le fusil à la main, et… il marmonne des phrases incohérentes, à propos de créatures des marais et de malédictions. »
           Je me levai pour m’asseoir à côté de mon emplumé d’associé : « C’est peut-être plutôt l’aide d’un psychiatre qu’il vous faut, non ? », avançai-je.
           Ses lèvres pulpeuses esquissèrent un sourire compréhensif qui me donna aussitôt l’envie de serrer la jeune femme contre moi pour la réconforter, la réchauffer et plus si affinités.
          « Et bien j’aurais pensé comme vous, inspecteur… », me susurra-t-elle avec une moue boudeuse à la Gina Lollobrigida, « …s’il n’y avait eu déjà plusieurs disparitions mystérieuses à Saint-Odilon, ces derniers mois. »
          Avril saisit les mains de la jeune femme : « Nous allons vous aider, mademoiselle Scade. ».
« Jessica. », lui répondit-elle en papillonnant des cils, d’un ton un peu trop chaleureux à mon goût…