dimanche 29 décembre 2013

Rencontres ferroviaires

Sur le chemin d'une formation professionnelle à Troyes, je prends une correspondance à Paris et cherche ma place 56. J'ouvre la porte d'un compartiment à 8 places : vide. Enfin, vide à l'exception d'un géant à large chapeau bleu. Hagrid d'Harry Potter avec le couvre-chef de Gandalf ! Ajoutez une chemise de bûcheron, une barbe courte et de petites lunettes noires et vous aurez une image assez convaincante. Je cherche des yeux le n°56 et je constate qu'il disparaît aux trois-quarts sous la cuisse imposante de l'occupant du siège 57... je décide de sourire et de lancer : "Normalement, je devrais m'assoir là...", dis-je en désignant le quart de siège restant, "... mais bon, comme il n'y a pas foule, je ne vais pas me coller tout de suite, hein ?"
Là, pour les connaisseurs, le mec me lance un regard à la Miyazaki, vous voyez ? Avec juste un oeil  qui se déplace sur son visage marmoréen. Il pousse un grognement bref, dans lequel je vois (dans lequel je désire voir) un assentiment.
Quelques kilomètres plus loin, une mère et son fils montent devant nous. La jeune femme finit par se pencher vers le géant : "Excusez-moi mais... vous n'étiez pas dans ce même train, lundi ?", lui demande-t-elle.
"Non...", répond-il placidement.
"Vous êtes sûr ?", insiste-t-elle.
"Oui. Je ne prends jamais le train le lundi."
Et là, elle a cette phrase fantastique, la plus improbable des réponses dans ce contexte : "Ah. J'ai du confondre..."
Mes sourcils se haussent, ma mâchoire s'abaisse : confondre ?! Comment ça confondre ? Le mec fait deux mètres, 140 kilos, porte un chapeau bleu et les lunettes de Keanu Reeves dans Matrix et elle pense l'avoir confondu ?! Le géant et moi échangeons d'ailleurs un regard surpris : il n'en revient pas non plus, Hagrid ! Lui qui se croyait à l'abri de toute confusion, le voilà brusquement confronté à l'anonymat, à l'invisibilité encourue par le commun des mortels !
Bon, après enquête, il s'est avéré que ce n'était pas lui qu'elle avait confondu, mais le jour où elle l'avait aperçu dans le train : c'était mardi, en fait... 

lundi 16 décembre 2013

Une pensée en passant...

L'inspiration est un processus curieux... 
on se retrouve parfois, presque à son corps défendant, avec une idée incongrue dans la tête, tombée d'on ne sait où, qui fait germer les prémices d'un début d'autre chose... je ne crois pas que ce sera le cas de la pensée de ce matin, dans la mesure où elle constitue un tout en soi. 
La voici.

"Si mon voisin de 80 balais se montre irascible, est-ce que cela fait forcément de lui un octo-vénère ?"