lundi 3 avril 2023

René va biiien !

 Pardon de parodier ainsi la douce Céline, mais c'est pour la bonne cause. J'ai été un peu distant ces temps-ci et m'en excuse.. mais bon, j'ai fait un avc lundi dernier et je suis déjà de retour, avouez que c'est faire preuve de conscience professionnelle ! Non, ce n'est pas un poisson d'avril : j'aurais préféré. De la tension d'avril, à la rigueur (même si c'était encore en mars, techniquement mais chuuut !).

Je vous avais promis un extrait des enquêtes d'Avril et Scot, volume IV. Le voici.

Comme il fallait bien réagir et que, visiblement, nous étions dans une impasse, je tentai finalement, sans grand espoir : « Vous avez un vétérinaire dans ce trou perdu ? ».

Etrangement, ils en avaient un. Enfin la variante locale : un vétérinaire-mécanicien.

Si, ça existe.

La preuve[1].

Après tout, rafistoler des bagnoles ou des iguanes, c’est du pareil au même : c’est toujours plus ou moins un problème de pompe ou de tuyauterie, au final. Il n’y a guère que le carburant et les déchets qui changent. Et la difficulté de trouver des pièces de rechange sur les iguanes, bien sûr.

« Ernesto répare tout, du deux-roues aux quatre pattes », annonçait fièrement l’écriteau, sur la façade du hangar métallique dans lequel ledit Ernesto avait installé ses locaux. L’intérieur relevait de la schizophrénie pure et simple : à gauche, un local vitré contenant des instruments médicaux, dans le genre blanc-cassé, au centre duquel trônait une table d’opération chromée ; à droite, des étagères et des meubles en métal noir-crasse, disposés autour d’un pont pour soulever les voitures, chromé lui-aussi.

Si le toit du hangar n’en avait empêché la vue, le tout depuis le ciel aurait évoqué une sorte de symbole Yin-Yang, version jantes alu.

« Auto ou véto ? », nous lança de but en blanc le maître des lieux, en nous montrant alternativement la gauche et la droite. Cet homme avait un physique étrange, très rigide, les cheveux noirs et coupés au bol, une blouse blanche couvrant son corps jusqu’aux genoux. Un Playmobil mexicain !, pensai-je en mon for intérieur.  Oune plémobil !, ricanai-je encore.



[1] Ne rigolez pas : un jour, en Bretagne, j’avais repéré un « café-charcuterie » qui m’avait intrigué. Je voulais y entrer en criant « un café et un bout de couenne ! » mais le regard peu amène de l’ogresse qui tenait l’endroit m’en avait dissuadé…