samedi 29 janvier 2022

Etymologie (presque) parfaite n°3

 Je viens de me rendre compte que j'avais (lâchement) abandonné cette rubrique. Réparons cette injustice.

TAMBOURIN : 1 ) se dit lorsqu'une tempête fait rage ("Ouh, quel temps bourrin !") ; 2) premier d'une série de bagages qu'on remplit à ras la gueule, avant de passer au suivant (généralement suivi de : "tambourinotre")

CANIF : 1) petit couteau dépliant, à ne pas confondre avec l'anglais "Knife" (qui commence par un "k" suivi de "nife", certes... et qui veut aussi dire "couteau", oui, oui... bon ce n'est peut-être pas si grave de les confondre, finalement) ; 2 ) petit chien de compagnie, surtout lorsque l'on a un souci d'élocution. 

Voilà, voilà :) 

vendredi 14 janvier 2022

Extrait des "fenêtres ouvertes"

 Ces derniers temps m'est venue l'envie, non d'enfoncer des portes ouvertes, mais d'ouvrir des fenêtres. Par le biais des mots, s'entend. Peut-être sous la forme d'un dictionnaire, je ne sais pas trop encore. Je vous ai choisi un extrait et, assez logiquement, il s'agit du verbe "écrire". Et bonne année, au fait :)

ECRIRE :

Stricto sensu, écrire, c’est tracer des signes qui ont un sens. Et en même temps, c’est tellement plus que cela. Quand j’ai commencé mon chemin d’ « arpenteur de clavier », je disais que j’étais « apprenti écrivain ». Ma belle-mère de l’époque m’avait dit : « Pourquoi apprenti ? Tu écris, tu es écrivain. ». Je lui avais répondu « Alors quand tu fais ta liste de courses, tu as la sensation de faire œuvre d’écrivain ? ». Non, écrire, au sens de produire une œuvre littéraire, cela suppose tout de même quelque chose en plus, un soupçon de valeur ajoutée, un peu de talent si dieu le veut, pas mal de travail dans tous les cas.

Ecrire, c’est saigner de l’encre, c’est laisser sa vie s’écouler sur la neige éclatante de la feuille blanche jusqu’à l’éblouissement, c’est se dénuder l’âme. C’est un dialogue à une voix avec une infinité d’esprits inconnus. En réalité, écrire, c’est jeter une bouteille à la mer, c’est envoyer un message qui, peut-être, sera lu un jour par un parfait étranger. Que verra-t-il ? Que pensera-t-il ? Ce n’est plus du ressort de l’écrivain : une fois lancés, la bouteille et son contenu ne lui appartiennent plus.

Lors de mon tout premier salon littéraire à Pérouges (en 2005), j’avais fait cette expérience vertigineuse du transfert : une dame avait pris mon livre en mains et s’était mise à le lire devant moi. En dehors de l’impression de jugement qui découle de cet examen en direct, j’avais réalisé que mes mots n’étaient plus miens, justement, que les images qu’elle visualisait à partir d’eux n’appartenaient qu’à elle. Nécessairement, elles différaient des miennes : mes mots suscitaient un monde nouveau, inconnu de moi, déclinable à l’infini au gré des individus.

Ecrire, c’est offrir un vaisseau à des esprits en quête d’univers uniques…

Si ce n’est pas de la magie, ça, je ne sais pas ce que c’est ! Vertigineux…