vendredi 18 juin 2021

"Angles morts : témoignages inédits sur des faits inexpliqués" : un extrait ?

 


 

Pour vous donner une idée de la teneur des histoires que vous pourrez trouver dans mon dernier livre ("Angles morts : témoignages...", lequel est disponible sur Amazon ICI, en format papier et numérique), je vous livre un petit extrait : 


Titre : « Vous sentez ça ? »

 

Témoin : direct

Nom : F.B., rebaptisée Florence Bonvin

Type : Transmission de pensées

Lieu : Mâcon                     

Date : 2017

 

Les faits : Après une journée de labeur et un repas bien mérité, Florence, son mari et leur fils se détendaient dans le salon, devant la télé : la soirée s’annonçait paisible et frappée au sceau de la normalité.

Il n’en fut rien.

« Vous sentez ça ? », demanda Florence en humant l’air ostensiblement.

« Quoi donc ? », demanda son mari.

« Cette odeur de brûlé ? »

Fils et mari s’interrogèrent du regard et secouèrent négativement la tête. Comme elle portait un foulard autour du cou, elle commença par incriminer la pièce de tissu et s’empressa de l’ôter.

L’odeur persista cependant, entêtante, omniprésente.

« Vous ne sentez vraiment pas ? », ne put-elle s’empêcher d’insister devant la prégnance de cette sensation, « On dirait vraiment que quelque chose brûle ! »

Devant la force de sa conviction, les membres de sa famille entreprirent de vérifier les coins et recoins de l’appartement, les plaques chauffantes, les radiateurs, les appareils ménagers, en bref tout ce qui était susceptible de dégager une odeur de chauffe mais en vain.

Bien qu’elle la sentît toujours, Florence se rendit à l’évidence : c’était dans sa tête. Faute d’une meilleure idée, elle tacha de s’en accommoder et n’y pensa plus.

Du moins jusqu’au lendemain. Car lorsque l’une de ses deux sœurs l’appela, Florence reçut un choc : leur autre sœur avait été grièvement brûlée. Celle-ci, serveuse à Miribel, avait perdu l’équilibre en desservant une fondue bourguignonne et s’était cruellement arrosée d’huile bouillante, se brûlant sévèrement à la main et aux jambes.

Secouée, Florence, en dépit d’un esprit résolument cartésien, ne put s’empêcher de faire le rapprochement avec son étrange expérience de la veille. 

« C’est arrivé quand ? », s’enquit-elle, tendue.

« Hier soir. »

Son cœur s’accéléra.

« Vers quelle heure environ ? », demanda-t-elle encore, craignant presque la réponse.

Mais sa sœur ne connaissait pas les détails de l’histoire et ne put donc la renseigner précisément à ce sujet. Elle lui apprit en revanche qu’elle avait été conduite immédiatement à l’hôpital, puis transférée à Lyon, à l’hôpital Saint Luc, dont l’une des spécialités est de traiter les grands brûlés.

Il lui fallut attendre de pouvoir interroger directement la victime de l’accident pour apprendre que ce dernier s’était produit à l’heure exacte où Florence avait eu la sensation que quelque chose était en train de brûler

 

* * *

 

La narratrice précise qu’elle n’a pas d’explication à ce qui s’est passé ce soir-là. Comme c’est souvent le cas pour les gens rationnels, elle est plus ennuyée qu’autre chose par ce fait inexplicable.

Tout au plus se borne-t-elle à ajouter : « Nous avons toujours été très proches, ma sœur et moi. », en haussant légèrement les épaules, comme pour s’amender de cet égarement dans les angles morts de la rationalité.

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