mardi 19 février 2013

Un extrait de "Sioux Later" ?

Je viens de me rendre compte que, si je vous ai déjà parlé de ce roman fantastique déjanté en format kindle (également téléchargeable sur pc, androïd, iphone, etc., le tout à partir d'amazon.fr et pour une somme honteusement modique^^), je ne vous en ai jamais livré d'extrait : il était temps de réparer cette injustice !
Comme je ne savais pas quel passage vous montrer, j'ai fait défiler les pages au hasard et il en est sorti le voyage d'Avril et Scot vers un cimetière indien :
 
"Nous fîmes le reste du chemin en silence, ballottés au gré des accidents du terrain caillouteux. Nous montions continuellement vers des affleurements rocheux dont la masse anguleuse dominait les environs. La piste zigzaguait en une suite de lacets en épingle qui, peu à peu, nous élevaient au-dessus des plaines : il ne faisait pas bon s’endormir au volant, dans le coin, à moins de vouloir reprendre les recherches de Newton par la fin.
Je remarquai que de jeunes arbres avaient poussé dans certains virages, côté paroi, là où l’abri du vent avait favorisé leur croissance : marrant comme les plantes arrivent à pousser dans les endroits les plus hostiles, me dis-je.
Nous grimpâmes jusqu’au pied du promontoire, où l’on devinait de frêles structures de bois.
«C’est ça ? », m’étonnai-je. L’architecture des tombeaux était on ne peux plus décevante : cela tenait plus de l’échafaudage en bambou que du mausolée !
«Tu t’attendais à quoi ? », railla l’Indien, «Des pyramides ? » .
«Non, mais, sans aller jusque là, j’avais imaginé quelque chose d’un peu construit, je ne sais pas, moi, un truc solide ? » .
Avril haussa les épaules : «Nos dépouilles ne sont pas éternelles, à quoi servirait que nos tombes le soient ? »
«C’est pas faux… », convins-je.
Puis, Avril coupa droit au cœur des tombes. Je dois avouer que je ne le suivis qu’avec réticence : j’ai beau être terre à terre, je ne me sentais pas à l’aise dans cet endroit lugubre, à l’écart de la civilisation, surtout en compagnie d’un mec qui prétendait voir des spectres. Non que je crus un seul instant à ces histoires de revenants, mais là, dans cet environnement, je dois bien admettre que le champ des possibles me paraissait soudain plus étendu.
«Tu… tu en vois, là ? »
«Quoi ? », me demanda-t-il sans même se retourner.
«Ben, tu sais bien, des… »  : je n’osai dire le mot ici, comme si le simple fait d’en parler risquait de donner corps à ses divagations.
Avril se retourna : «Des fantômes ? »
«Oui, oui, voilà », convins-je en jetant des regards autour de nous.
Il fit de même et haussa les épaules : «Non : c’est dégagé. »
Nous reprîmes notre marche.
«Et c’est pas bizarre, ça, de voir des… d’en voir en ville et pas dans un cimetière ? »
«Ben, non, si tu y penses bien, c’est tout à fait normal »
«Ah ? »  : un jour, il faudrait qu’on parle du sens du mot «normal », tous les deux…
«Tu vois… », commença l’emplumé, « … c’est un peu comme dans un hôtel : les clients satisfaits, tu les vois jamais râler à l’accueil ! Y’a que les insomniaques qui hantent les couloirs ! »
Pas faux, là non plus…"

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