Des bourrasques d’une violence
inouïe montaient à l’assaut des créneaux, comme les lames de fond d’un océan
vengeur s’abattant sur le roc en saillie.
L’étroit col de montagne était
submergé par une incroyable marée humaine, flot ininterrompu de guerriers
hystériques, canalisés contre leur gré, contraints à ralentir, à l’instar du
sang dans les artères d’un cadavre.
Néanmoins, quelque chose
bougeait dans les ténèbres, quelque chose qui forçait les uns et les autres à
se ratatiner contre les parois, une masse indéfinie que les éclairs
apocalyptiques ne permettaient pas d’identifier. C’était comme si l’air
lui-même acquérait une densité plus élevée dans son voisinage, une atmosphère
de menace latente, une promesse de mort. Le martèlement de ses pas pesants
sonnait comme un tambour de guerre sur le roc massif.
Elle était là, de plus en plus
près, Soren en était sûr ! Il pouvait presque déjà sentir son souffle
antédiluvien sur sa nuque, deviner la puanteur d’un autre âge qu’exhalaient ses
mâchoires d’acier.
Tout était perdu !
A
l’heure où ses cauchemars deviennent réalité, l’orphelin du Maïling devra plus
que jamais faire appel à ses ressources les plus intimes pour contrer les
machinations des Seigneurs des Bêtes et dénouer les fils de sa destinée.
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