"
Caisse Comanche ?" sera le titre de la suite de "
Sioux Later", mon roman policier "fantastique et fantasque" paru au format kindle (plateforme amazon) en 2012. En voici en exclusivité un court extrait, histoire de "donner le ton" :)
La jeune femme
triturait son gant de dentelle blanche comme si elle s’attendait à en faire
couler des diamants. Elle avait les yeux hagards de ceux qui ont trop pleuré,
de ceux qui n’ont pas réussi à obtenir gain de cause malgré tous leurs efforts.
Elle
semblait pourtant disposée à en faire, la mignonnette, des efforts : elle
avait même tout l’attirail nécessaire, si l’on peut dire…
Un corps de
top model dans un tailleur rétro…
Choc des
mondes, des époques, claquement des paupières qui n’en croient pas leurs
yeux : le galbe de ses seins paraissait livrer une lutte de chaque instant
contre les boutons du corsage, dont la douloureuse tension se propageait
aussitôt à l’entourage masculin.
Pourtant, face à elle, le visage d’Avril Jackson
Tucker restait imperturbable.
« Vous allez croire que je suis folle. »,
lâcha-t-elle d’une voix mal assurée.
Avril soupira : « Je pense que vous avez frappé à la bonne porte,
Mademoiselle… ?»
« Scade. Jessica Scade. »
Assis
dans l’angle de la pièce, je détaillai la môme des pieds à la tête (ces deux
parties n’étant pas celles qui, je dois bien l’avouer, retinrent le plus mon
attention) tandis qu’elle commençait son récit.
« Je…
je suis inquiète pour mon grand-père, Eugène Lafourme. Depuis quelques temps,
il agit de façon très… étrange ! »
« Vous
pouvez préciser ? », l’encouragea l’Indien, conscient d’avoir une
définition assez personnelle de ce terme.
« Et
bien… il se comporte comme un animal traqué, comme s’il était
menacé ! Il se terre dans son chalet, le fusil à la main, et… il marmonne
des phrases incohérentes, à propos de créatures des marais et de malédictions. »
Je me
levai pour m’asseoir à côté de mon emplumé d’associé : « C’est
peut-être plutôt l’aide d’un psychiatre qu’il vous faut, non ? »,
avançai-je.
Ses lèvres pulpeuses esquissèrent un sourire
compréhensif qui me donna aussitôt l’envie de serrer la jeune femme contre moi
pour la réconforter, la réchauffer et plus si affinités.
« Et
bien j’aurais pensé comme vous, inspecteur… », me susurra-t-elle avec
une moue boudeuse à la Gina Lollobrigida, « …s’il n’y avait eu déjà
plusieurs disparitions mystérieuses à Saint-Odilon, ces derniers mois. »
Avril
saisit les mains de la jeune femme : « Nous allons vous aider,
mademoiselle Scade. ».
« Jessica. »,
lui répondit-elle en papillonnant des cils, d’un ton un peu trop chaleureux à
mon goût…