Pour ceux qui n'auraient pas suivi le fil de ce blog, je rappelle qu'il traite de la saga de Soren Dajymo, dont seul le premier volume ("Une ombre plus noire que la nuit") a été publié. J'ai déjà écrit dans ces pages que le second volume existait déjà ("Le rempart de jade") : à présent, je travaille sur le volume trois, dont je dévoile le titre aujourd'hui : ce sera (roulement de tambour) "Sous le regard de l'hydre" !!!
Pour vous donner un aperçu, en voici les toutes premières lignes :
"Un vent polaire balayait impitoyablement la banquise, soufflant avec violence des esquilles de glace qui vous lacéraient la peau comme des lames de rasoir. Les bourrasques furieuses s’engouffraient dans les étoffes, secouaient les traîneaux, menaçant à chaque instant de les renverser.
Les hommes et les montures courbaient l’échine face à la colère du grand Nord, tels des insectes dans la paume d’un géant. La température était si basse que le mauvais acier devenait cassant, que les sourcils gelaient, que la moindre parcelle d’épiderme devait être soit couverte, soit enduite d’une graisse noire et collante, sous peine de se craqueler séance tenante.
Soren se prit à regretter brièvement la chaleur des jungles du Seshwan… ou plutôt d’« Almaris », comme on disait à présent que ces terres avaient été définitivement conquises par les armées d’Aposphir…
Pour lui, le « le pays de l’aube » évoquerait toujours les ténèbres les plus absolues. Le tremblement qui secoua sa main droite n’avait rien à voir avec le froid : c’était apparu après tout cela… Un tremblement incoercible qui le prenait chaque fois qu’il se laissait aller à penser à… à…
De son autre main, il plaqua rageusement contre lui son membre tremblant.
Il est difficile d’imaginer le néant des déserts glacés du nord d’Aeviris : un horizon étal, scintillant, à la beauté fatale, une mer d’albâtre aux vagues éternellement figées. Il y régnait parfois une lumière si pure, si vive qu’il fallait se garder de la fixer sous peine d’y perdre la vue. Il arrivait aussi que les ténèbres s’installent sans crier gare, portées par la tempête : dès lors, toute clarté semblait avoir déserté le monde, emportant avec elle jusqu’à la plus infime lueur d’espoir."