La semaine dernière, à l'heure du repas, je bricolai un plat à partir d'ingrédients disparates et basiques (coquillettes, thon à la tomate, etc.), en espérant que la chose serait mangeable. "Alors ? Tu aimes bien ?", demandai-je à mon fils de 8 ans. Il leva ses grands yeux noisette vers moi et dit : "C'est la meilleure chose que j'ai mangée de toute ma vie !".
Cette phrase éveilla en moi des sentiments antagonistes : d'un côté, la fierté du cuisinier, ravi de voir ses (maigres) efforts récompensés au-delà de toute espérance ; de l'autre, l'affliction du père, soudain douloureusement conscient du chemin qu'il lui restait à faire pour l'éducation gustative de son enfant...